La dégradation des sols à Madagascar
Les terres malgaches sont pour la plupart très fertiles. La composition du sol, couplée à un climat très favorable, permettent jusqu’à quatre récoltes par an. Cependant, selon des études récentes et multiples, environ un tiers des terres de l’île est aujourd’hui dégradé, c’est-à-dire moins fertile et moins rentable qu’à l’accoutumée. Cela représente une perte non-négligeable en récoltes, et donc en revenus, pour les agriculteurs ; mais la fragilisation des sols est également une menace pour l’écosystème malgache. En effet, l’écosystème terrestre est appauvri, mais pas seulement ; il touche aussi l’écosystème des cours d’eau et des lacs, lorsqu’il y arrive.
L’érosion des sols
La principale cause de cette dégradation est l’érosion des sols. Celle-ci est due à plusieurs facteurs, notamment des causes naturelles (fortes pluies, vents violents) ; lors d’événements climatiques majeurs, le sol, laissé sans protection, subit une érosion très forte. Mais les méthodes d’agriculture employées sont également en cause. Contrairement aux terrains en forêts, les cultures sur des terrains vallonnés sont particulièrement fragiles : les agriculteurs utilisent des machines qui retournent le sol afin d’accéder aux couches supérieures, les plus fertiles, et l’épuisent au bout de quelques années. De plus, la culture sur brûlis, ou « tavy », très utilisée dans l’agriculture malgache, épuise également les sols en détruisant la couverture végétale, naturellement intégrée à son environnement. Surexploités et défrichés, les sols se fragilisent de plus en plus ; le cercle vicieux s’installe. Outre l’érosion, la présence dans les sols et les eaux de l’île de microparticules de plastique fragilise également les sols.
Les solutions possibles
Des associations et des organismes de lutte pour un développement raisonné se sont penchés sur la question de l’érosion des sols malgaches. Des recherches menées par des organismes scientifiques ont permis de conclure que des cultures en terrasses, lorsque les terrains sont vallonnés, permettent de protéger les sols deux fois plus longtemps ; de plus, l’alternance des semis permet aux sols de se régénérer. Par exemple, sur les quatre récoltes annuelles, il est recommandé de faire pousser au moins une fois des haricots ou des patates douces. Les racines de ces plantes vont permettre de limiter l’érosion des sols en les maintenant en place, tout en les densifiant et en leur apportant du carbone. Il est également déconseillé d’utiliser des engrais chimiques, en leur préférant lorsque cela est possible des engrais naturels, qui s’adapteront et ne menaceront pas l’écosystème dans lequel ils sont utilisés.