Les réserves naturelles à Madagascar
Toute l’île de Madagascar est considérée comme étant un point chaud de la biodiversité mondiale, tant au niveau de la diversité exceptionnelle de sa faune et de sa flore, qu’au niveau impressionnant d’endémisme de ses espèces. Différents facteurs font de sa préservation un défi permanent : la pauvreté de sa population, les instabilités politiques et les convoitises de pays étrangers sont autant d’éléments qui mettent en danger la conservation de la biodiversité de l’île. Il est estimé qu’en cinquante ans, Madagascar a perdu 40% de sa surface forestière, une diminution alarmante lorsque l’on sait que la forêt est l’habitat naturel et principal de milliers d’espèces ; de plus, le réchauffement climatique et la montée des eaux menacent la survie des zones littorales.
Historique et intérêts des réserves naturelles
Les premières réserves naturelles datent de 1927 ; mais dès 1990, l’Etat de Madagascar, devenu indépendant, crée un Programme National d’Action Environnementale, une première mondiale. Différentes mesures seront prises dans les années suivantes, notamment un vaste plan de transfert de gestion des ressources naturelles de l’Etat vers les communautés locales, souvent plus à même de préserver efficacement leur environnement naturel. Aujourd’hui, environ 10% de la surface de l’île est protégée ; on distingue trois grands types de zones protégées à Madagascar :
Les Réserves Naturelles Intégrées ont pour but de protéger la biodiversité et les espèces qui s’y trouvent ; les ressources naturelles présentes dans ces zones sont interdites d’accès et d’utilisation.
Les Réserves Spéciales, ont également pour mission de protéger les écosystèmes ; cependant, il est possible d’y exploiter les ressources naturelles, d’y pêcher et d’y chasser, mais d’une manière raisonnée et réservée aux populations locales.
Les Parcs Nationaux ont pour but de sensibiliser en promouvant l’écotourisme, tout en protégeant les écosystèmes existants et les ressources naturelles. Il en existe environ vingt-cinq à travers le pays.
D’autres initiatives ont été prises pour préserver l’île, le plus souvent sous la forme de conventions internationales : on peut ainsi noter l’inscription de certains sites au patrimoine mondial de l’UNESCO (six parcs nationaux et une réserve) ainsi que l’adhésion de Madagascar à la convention de Ramsar, qui a pour but de recenser et protéger les zones humides en danger.
La protection des orchidées
Les orchidées sont l’un des trésors naturels de Madagascar. La convoitise qu’elles ont générée s’est un peu essoufflée depuis les années soixante, date à laquelle les cultures par clonage sont devenues fiables. L’interdiction de la cueillette, décrétée en 1970, est l’une des premières actions concrètes dans le sens de la préservation ; depuis, de nombreuses actions complémentaires ont été mises en place afin de protéger l’exceptionnelle variété d’orchidées de l’île. Nosy Sakatia, connue sous le nom d’Île aux Orchidées, en est l’un des exemples. Située au nord de Madagascar, au large d’une plus grande île du nom de Nosy Be, Nosy Sakatia renferme une flore exceptionnelle, notamment d’orchidées, que l’on peut facilement parcourir à pied. A travers l’île, de nombreux autres sites permettent d’observer des orchidées dans leur environnement naturel. Les parcs nationaux d’Andasibe-Mantandia et de Ranomafana présentent de nombreuses espèces, ainsi que la forêt Mitsinjo, le mont Ibity et la réserve d’Analamazaotra. Ces sites exceptionnels attirent des visiteurs soucieux et respectueux de l’environnement et participent ainsi à la préservation de l’île, tout en développant les ressources économiques des populations locales.